Voilà des mois que Pilgrin avait entrepris un long pèlerinage en terres hostiles afin de mettre à l'épreuve le sens de sa foi.
Ses coups d'estocs et les tranchants firent virevolter les crânes des orcs sombres et le sang ennemi semblait devenu une pourpre rivière intarissable. Pilgrin portait ses compagnons Talah dans son coeur et lorsque son palais s'asséchait, il repensait à la chaleur du village, aux festins qui savaient réunir tous ses compagnons d'aventure. Le divin breuvage qu'il défendait avec courage et témérité lui semblait pourtant si loin, alors qu'il bravait l'adversité parmi les plus habiles mercenaires.
Le fracas des armes sonnait sur les plastrons maculés de boues et de sang, tels les marteaux d'ironforge. Puis soudain le silence fit place aux cris. Soudain les gestes se firent plus lents, plus distants....
Pilgrin ressentait une intense chaleur au creux de son ventre. Elle se diffusait et perlait le long de ses cuisses. Sa vue vint à se troubler ; son arme lui échappait. Il ployait les genoux... Puis, il s'effondrait face contre terre, le nez dans la poussière désespérément sèche et glaciale.
Pilgrin eut un sourire, il entendait le chant joyeux de ses amis qui festoyaient en son nom. Les poulardes avaient la cuisse ronde et cuivrée, la bière emplissait l'atmosphère de milles reflets topaze et les rires ricochaient d'une étoile à l'autre, là haut dans le firmament.
Pourtant, la lame putride qui venait de lui ôter la vie défiait l'astre couchant. Arrogante, elle se tenait droite fichée dans le dos du nain.
(Adieu mes amis, on vient de me confier, en plus de mon travail habituel, une tache qui me contraint à travailler après les heures de boulot, et désormais je n'ai plus le loisir de jouer avec vous. Je tenais à vous remercier tous, pour l'ensemble des moments passés, si agréables et si amusants. Je vous souhaite d'excellentes aventures et un plaisir aussi vif que celui que j'aurais à jouer en votre compagnie. bye bye les amis ! )