Dans ses nuits tourmentées , souvent décolorées et remplies de noirceur, perce la lumière d'un regard évanescent dont l'absence déchire le coeur d'Arishem...
L'automne avait roussi les chênes centenaires,
Qui sacrifiaient aux vents leurs feuilles édentées.
Ces gardiens silencieux protégeaient la clairière
Où dormaient gentiment les eaux d'un lac bleuté...
Le temps s'était posé au bord de cet étang,
Sans véritablement savoir où s'envoler.
A part le sombre cri d'un long hululement,
Rien ne pouvait troubler cette tranquillité...
J'avais suivi les bruits qui étouffaient ta voix,
J'espérais te croiser au détour d'un chemin.
Mais je ne savais plus où me guidaient mes pas,
J'ai trouvé par hasard l'orée de ce jardin...
L'air avait les senteurs d'humus de la forêt,
Une odeur de saison juste après la rosée.
Une brise éphémère évaporait mes peurs,
Son délicat baiser semblait calmer mon coeur...
J'ai pourtant hésité à poursuivre ma route,
Une sourde douleur me tirait en arrière.
Les parfums du sous-bois dissipèrent mes doutes,
Alors je m'engageais dans les hautes fougères...
Là, au bout du sentier, s'ouvrait une prairie,
Un tapis végétal peint de milliers de fleurs.
Des lucioles dorées voletaient sans souci,
Les étoiles riaient, tout n'était que douceur...
J'ai traversé ce champ aux multiples essences,
Pour m'approcher, ravi, auprès de l'onde claire.
Et plus je m'avançais, plus mon âme légère
Se libérait alors du poids de ma conscience...
Car la nuit s'écoulait paisible et reposante,
Moi, blotti dans ses bras, j'appréciais ses lueurs.
Et la lune apaisée reflétait ses rondeurs
Dans le miroir bleuté de ces eaux insouciantes...
Je ne fus pas surpris de la voir apparaître:
Après tout chaque fleur évoquait sa présence
Et chaque ver-luisant chantait son élégance.
Pourtant je fus frappé par l'éclat de son être...
Née des flammes du feu primordial de l'éther,
Elle était le soleil de ce havre de paix,
Le songe d'une nuit si douce et parfumée,
Mon ange de lumière, un été en hiver...
Elle a posé ses mains sur mes ailes brisées,
Et j'ai senti sa joue caresser mes cheveux.
J'ai vu tant de tendresse briller dans ses yeux
Que je me suis lié à toutes ses pensées:
"Surtout ne me dis rien, les mots sont inutiles,
Je veux être pour toi plus qu'un rêve fragile.
Je serai toujours là pour guérir tes blessures,
Faisons de ce moment le plus beau des augures...
Je sais bien que demain sera un nouveau jour,
Que les douleurs passées ne s'oublient pas vraiment,
Mais au bout de ma nuit, ici et maintenant,
Laisse-moi te montrer le coeur de mon amour..."
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