* Quelques mots dérivants dans les pensées d'Arishem, une nuit où la fureur des combats s'était apaisée, lui laissant le rare plaisir de veiller sa belle...*
Laissez-moi vous conter l’histoire d’un instant
Si rare et merveilleux qu’il vous reste à jamais,
Un de ces doux moments, fraction d’éternité,
Qui narguent quelques fois les caprices du temps...
Il suffit de si peu, parfois de presque rien,
A peine quelques mots, un geste ou un regard,
Et même un long soupir empreint d’un fol espoir
Peut immortaliser le souffle du destin...
Ainsi, lorsque l’amour ignore l’imparfait,
Que la fusion des coeurs comble tous les abîmes,
Lors, le bonheur d’aimer se transforme en sublime
Et son chant mélodieux en symphonie sacrée...
Drapée dans son silence, elle était allongée,
Le corps à l’abandon, sous un plaid cotonneux.
Et son âme cherchait, au rebord de ses yeux,
Le tendre réconfort d’un repos mérité...
Seul dépassait alors, de cette couverture,
L’éclat de ses cheveux et son visage rond
Dont la sérénité emplissait la maison
D’un parfum éthéré qui rassurait les murs...
Saisie par un frisson, parfois, elle tremblait,
Ou bien un mauvais songe agitait ses paupières,
Lors je glissais mes doigts émus jusqu’à ses lèvres,
Puis caressais sa joue afin de l’apaiser...
Je veillais son sommeil et ses rêves sacrés,
Tel un preux chevalier protégeant sa princesse
Et le monde aurait pu s’écroulait de tristesse,
Rien n’aurait pu me faire quitter son côté...
Tendre simplicité d’un moment bienheureux
Que je voulais figer au moins jusqu’au matin,
Car dans cet absolu, je lui tenais la main
Et ce fût, sur l’instant, mon bien le plus précieux...